THUIN

Échanges Erasmus à Notre-Dame

  • Source: lavenir  25/11/14
  • Pierre DEJARDIN

Les étudiants s’initient au programme e-Twinning, un outil de communication adapté au programme Erasmus.

Les étudiants s’initient au programme e-Twinning, un outil de communication adapté au programme Erasmus.

La première réunion «Erasmus +» s’est tenue, voici peu, à l’institut Notre-Dame à Thuin, une des 6 écoles sélectionnées en Communauté française.

Au sein de l’institut Notre-Dame, le projet Erasmus est coordonné par Véronique Payen, professeur de langues modernes, avec la participation d’Éric Dartevelle, sous – directeur. Nous y avons rencontré neuf élèves et neuf professeurs venant d’écoles implantées en Angleterre (Birmingham), Pologne (Szczecin), Portugal (Macedo de Cavaleiros) et Espagne (Murcia).

Cette rencontre-découverte visait à préparer le programme Erasmus 2014 -2016. Tout le monde ira chez tout le monde, soit 5 rencontres qui donneront lieu à un rapport final. L’anglais est la langue véhiculaire.

Échanges culturels et pédagogiques

Leur projet a été accepté parce qu’il répond aux critères européens de sélection. Ceux-ci mettent la priorité sur les élèves, leur apprentissage, la prise en compte de leurs difficultés (conditions de travail, décrochage scolaire). Ainsi il prévoit les échanges de groupes d’élèves plus importants, une vingtaine. Les Thudiniens se rendront en Espagne (en octobre 2015), les Espagnols en Angleterre et les Anglais à Thuin.

Les échanges sont bien sûr linguistiques et culturels. Les jeunes sont hébergés dans des familles et ont ainsi contact avec le quotidien des gens du pays où ils séjournent. Ils concernent aussi l’organisation scolaire, les outils pédagogiques. Les participants sont invités à communiquer trois éléments qui, chez eux, favorisent la réussite scolaire en vue de voir si les partenaires peuvent les appliquer.

Une plateforme spécifique de communication est disponible: le «e-Twinning». Une séance d’apprentissage à son utilisation a eu lieu durant le séjour. Professeurs et élèves disposent d’une adresse et d’un mot de passe. Les parents y ont un droit de regard, mais sans pouvoir intervenir directement.

Oser l’avenir

Le directeur, Thierry Baudry, regrette que les moyens financiers des projets Erasmus soient réduits au niveau secondaire, contrairement au niveau supérieur. Cela diminue les possibilités d’investir en moyens comme dans le matériel informatique, une technologie qui devient incontournable.

Les jeunes sont branchés. Les professeurs doivent les retrouver et les accompagner dans le monde virtuel sous peine d’être largués. Cette nécessité d’être dans le mouvement fait craindre au directeur les effets néfastes des prolongations de carrière qui sont d’actualité.

Thierry Baudry note aussi: «nous sommes très rationnels, trop sans doute, par rapport aux Espagnols qui osent davantage».

Éveiller la conscience européenne

Erasmus, c’est aussi une rencontre enrichissante entre professeurs anglais, polonais, portugais, espagnols et belges.

Erasmus, c’est aussi une rencontre enrichissante entre professeurs anglais, polonais, portugais, espagnols et belges.

Pour les jeunes, l’anglais s’affirme comme la langue des affaires et des rencontres. Ils se montrent ouverts à l’idée européenne.

Les enseignantes portugaises, Elsa Escobar et Beatriz Gomes, précisent que des contacts, par mails et via les blogs, entre élèves et entre professeurs ont déjà lieu avant les rencontres. Les élèves sélectionnés pour le déplacement à l’étranger ne sont pas «les meilleurs» mais bien ceux qui travaillent le plus ou sont le plus motivés.

Des travaux sont échangés. Le thème est «learning is fun»: apprendre en s’amusant, avoir envie d’aller à l’école et la voir d’une autre façon, pas ennuyeuse. Cela passe par l’usage des portables, des tablettes en les utilisant correctement, et en accompagnant les élèves pour garantir leur sécurité, leur apprendre à se défendre.

Il s’agit aussi d’une prise de conscience de la citoyenneté européenne et d’un partage de culture, de façons de vivre. Au Portugal, on ne constate pas de repli sur soi mais plutôt une mentalité d’aventurier. Il faut oser. On assiste à un nouveau mouvement de migrations qui n’est plus le départ de personnes en difficultés, comme auparavant. Il s’agit cette fois de gens qui ont une bonne formation et qui sont obligés de partir pour trouver de l’emploi: ingénieurs, professions médicales.

Le soleil ne nourrit pas

De jeunes talents quittent le pays. «Même si nous avons le soleil, le sourire, le vin, la nourriture. Chez nous, même le jour où il pleut, c’est aussi gai qu’ici quand il fait bon! Mais le soleil ne nourrit pas!» soulignent les deux enseignantes portugaises.

Valérie Campbell, assistante en français à Birmingham, note que cette expérience donne aux élèves beaucoup de confiance en eux. Ils osent davantage s’exprimer et, du coup, apprennent mieux. Une vingtaine d’élèves viendront à Thuin, en février: dix aînés et dix de 15 ans. Ils sont enthousiastes et veulent s’intégrer.

Cela reste une minorité. Apprendre le français n’est pas leur priorité. Mais on peut être optimiste quant à l’avenir de la Communauté européenne. Les échanges sont facilités par les contacts par internet. Les jeunes font déjà connaissance avec leur famille d’accueil. Ça les rassure.

Les professeurs Elzbieta Luczak, Agnieszka Markiewicz et Lukasz Majewski accompagnent trois élèves polonais. En Pologne, on apprend l’anglais très tôt, dès les classes maternelles, avec du vocabulaire dans des jeux, des chansons.

Par son importance pour les affaires, pour les sciences et la médecine et pour pouvoir communiquer en vacances, l’anglais est devenu la deuxième langue, avant l’allemand. Les plus âgés ont du mal et restent attachés au russe qui est enseigné aujourd’hui dans des écoles privées. Au niveau des élèves participant au programme Erasmus, il y a plus de ressemblances que de différences.

 

http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=dmf20141124_00563858

http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=dmf20141124_00563859...